Son palmarès à l'ECSEL
Arrivée au club :1997
Entrée dans l'équipe professionnelle Casino : 1998
1° Essor Breton + 1 étape
1997
3 victoires dans le Circuit de Saône et Loire 1997
1° de la 4° ét. du Tour Nord Isère 1997
1° des Boucles du Tarn 1997
1° de la 2° ét. Tour du Pays Roannais 1997
1° GP de Meyrueis 1997
meilleur grimpeur à Redon-Redon 1997 (Coupe de France)
meilleur grimpeur du Circuit de Saône et Loire 1997
vainqueur du classement par points du Tour Nord Isère 1997
2° de la 4° ét. Tour d'Auvergne 1997
2° de la Route du Bugey 1997
2° de la 4° ét. de l'Essor Breton 1997
2° Tour du Pays Roannais 1997
2° du GP de St Léger 1997
2° du Circuit des 2 Provinces au Pertre 1997 (Coupe de France)
3° de la 4° ét. du Tour de Franche-Comté 1997
3° de l'Ardèchoise 1997
3° de la 4° ét. Tour du Pays Roannais1997 4° de la 2° ét.
Tour d'Auvergne 1997
4° de la 1°ét. du Tour du Pays Roannais 1997
4° du GP Fenioux 1997
4° Tour de Pologne 1997 (pro)
5° de la 1° et 4° ét. Tour de Meurthe et Moselle 1997
6° Tour de Franche Comté 1997 9° de la 1° ét. du
Tour Nord Isère 1997
10° du Circuit de Saône et Loire 1997 |
Palmarès chez les pro
Casino (1998/99)
Telekom (2000/..)
1° Paris-Nice 2002-2003
5 victoires d'étape sur Paris-Nice 2004 (3), 2003 (1), 2002 (1)
1° Amstel Gold Race 2003
1° Tour de Suisse 2003 + 1 étape
1° de la 10° étape du Tour de France 2003
1 victoire d'étape au Tour de Suisse 2002
1° Dauphiné-Libéré 1999 + 1 étape
1 victoire d'étape dans le Midi Libre 1999
1° Tour de Valence 1999 + 1 étape
1° 4 jours de Dunkerque 1998
1° Ronde de l'Oise 1998
2° Tour du Haut-Var 2002
2° Jeux Olympiques de Sydney 2000
2° Midi Libre 1999
2° Tour de Romagne 1999
2° Milan-Vignola 1999
2° Tour de Murcie 1998
3° Tour de France 2003
3° Liège-Bastogne-Liège 2004
3° Tour d'Allemagne 2003
3° Tour de Valence 2001
3° Critérium International 2000
3° Classic Haribo 1999
5° Flèche Wallonne 2004
5° 4 jours de Dunkerque 1999
6° Critérium International 2001
7° Tour du Pays Basque 2002
7° Paris-Nice 2001
7° Tour Down Under 2000
7° Liège-Bastogne-Liège 2000
10° Tour du Pays Basque 2003
10° Liège-Bastogne-Liège 2002
16° Tour de France 2001
10 places dans les 10 premiers dans des étapes du Tour de France
3 places dans les 10 premiers dans des étapes du Tour d'Espagne
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Échappée n°5 . Été 1997
Rencontre avec Alexandre Vinokourov et Andrei Kivilev
En ouvrant son courrier un jour de l'automne dernier, Gilles Mas à
l'époque directeur sportif de l'équipe Agrigel-La Creuse, fut attiré
par une lettre en provenance du Kazakhstan. Il n'en fallait pas mieux pour
attiser sa curiosité. Elle provenait de l'entraîneur national qui
cherchait à faire intégrer en équipe professionnelle 6 de ses meilleurs
coureurs. Gilles Mas, qui connaît la rigueur et le talent de ces coureurs
venus de l'Est, sait à quel point ils peuvent être un atout dans une
équipe. Seule ombre au tableau aucun d'eux ne parle le français. Dans
une équipe professionnelle française, c'est un sérieux handicap, et des
problèmes d'intégration risquent d'apparaître rapidement gênants pour
la progression de la formation. Gilles Mas entre temps devenu Directeur
Sportif adjoint au côté de Vincent Lavenu de l'équipe
"Casino", contacta Pierre Rivory pour lui proposer d'accueillir
un ou deux Kazakhs durant cette saison pour leur permettre de s'adapter en
douceur à la France, tout en apportant leurs compétences à la formation
Saint Etienne Loire. Le rôle de pépinière de l'équipe Casino prenait
une nouvelle tournure et l'expérience était par ailleurs intéressante
à tenter. Une concertation s'engagea et sur les conseils de son Directeur
Sportif, l'ECSEL accepta de se lancer dans l'aventure. Pierre Rivory dont
le flair n'est plus à démontrer, arrêta son choix sur 2 coureurs en
particulier : Mizourov et Vinokourov. Le premier ne voulant pas abandonner
sa fiancée déclina l'offre. Alexandre Vinokourov, voyant là une
opportunité extraordinaire décida de sauter le pas et posa le pied sur
le sol stéphanois aux premières heures du printemps.
Depuis le 22 mars, jour de son arrivée à St Etienne, Alexandre
Vinokourov fait souffler dans les pelotons Élite un petit vent d'Est,
métamorphosant d'un seul coup les ambitions du club. Dès ses premières
courses, il décèle chez lui un petit quelque chose de différent qui
devrait faire de lui un grand, peut être un très grand : 2° de la 4°
étape du Tour d'Auvergne le 6 avril, meilleur grimpeur de Redon-Redon
(Coupe de France Mavic) le 13 avril, meilleur grimpeur, 10° du classement
final et vainqueur de 3 étapes du Tour de Saône et Loire fin avril, ...
Il enchaîne les performances et finit par décrocher le pompon en enlevant
le très relevé Essor Breton. Pourtant à son arrivée, Alex n'était pas
au sommet de sa forme. Malade au retour du Tour de Malaisie qu'il courut
sous les couleurs de l'équipe du Kazakhstan, il dut repousser son départ
pour la France le temps de se soigner. Sa force de caractère, sa rigueur
dans les entraînements et sa discipline de vie naturelle chez lui, lui
permirent de retrouver rapidement son potentiel physique et ranger aux
oubliettes ses petites misères de début de saison. "Alex est un
coureur tout terrain qui possède une rapidité étonnante, s'exclame
Pierre Rivory. Il a une soif de gagner impressionnante, qui le fait
s'envoler à l'approche de la ligne. Je suis persuadé qu'il remportera un
jour une étape du Tour. Vous verrez on en reparlera dans quelques
années. Il est habile, malin et sait saisir les opportunités quand elles
se présentent."
Bon en contre la montre, rapide au sprint, il passe également bien les
bosses. Tout à fait le profil du vainqueur de classiques. "Je
pense qu'il est de taille à s'adjuger un Milan - San Remo ou une Flèche
Wallonne. Si je devais le comparer à un grand du peloton, je dirai qu'il
a l'étoffe d'un Jalabert. Il faut le voir sur un vélo! rajoute
enthousiaste le directeur sportif de l'ECSEL, c'est impressionnant.
D'ailleurs tout le monde est estomaqué en le voyant en course."
Originaire de Pétropavlosk, ville importante de 300 000 habitants située
dans le Nord du Kazakhstan, Alexandre débute le vélo vers 13 ans. Dans
ce pays jeune, à présent ex-République de l'Union Soviétique, la vie
n'est pas facile. Les parents Vinokourov sont employés dans un élevage
de poulets. Le travail est dur pour un salaire de misère. "Certains
mois, en raison des graves difficultés économiques que connaît notre
pays, ils ne sont pas payés, explique Alexandre, et nous devons attendre
des jours meilleurs." Malgré cela, ils permettent à leur fils
de poursuivre pendant 5 ans des études dans un institut du sport. C'est
dans cet établissement qu'il va acquérir l'essentiel de sa formation
cycliste. Arrivé en junior, il intègre l'équipe nationale Russe, avant
d'effectuer son service militaire qui dure 2 ans. Au fil des ans,
Alexandre se forge une force de caractère et une rage de vaincre qui fait
de lui aujourd'hui un coureur d'exception. Membre ensuite de l'équipe
nationale du Kazakhstan, son parcours se jalonne peu à peu de belles
performances. Il termine en 1993, 3° du Regio-Tour, remporte 2 étapes en
95 du Tour d'Équateur, gagne en 1996 le Tour de Slovénie après s'être
illustré en Afrique du Sud au Giro del Capo. "Depuis que je suis
en France, j'ai disputé de nombreuses courses avec souvent des places
d'honneur à la clé, mais pour le moment je suis assez fier de ma
réussite dans l'Essor Breton." Ce fut aussi l'occasion pour Alex
de découvrir un coin de cette France pleine de charme, où la qualité de
vie semble aux antipodes de celle qu'il a connue jusqu'alors.
C'est à croire qu'Alex puise ses ressources physiques et mentales dans le
passé historique et économique de son pays. Entre la mer Caspienne et la
Chine, le Kazakhstan, cinq fois la superficie de la France, vécut sous
l'emprise du Kremlin à des milliers de kilomètres de Moscou. Ce peuple
(composé de 30% de russes et 70% de mongols), soumis et donc par la force
des choses discipliné, oeuvra au développement de la grande Union
Soviétique, ignorant à l'époque (mis à part quelques privilégiés qui
portaient sur la scène mondiale les couleurs de l'URSS), qu'ailleurs, au
delà de leur ghetto se trouvait un monde où toutes les ambitions
étaient permises. A la chute du Mur de Berlin en 1989, les échanges avec
l'Occident facilités, bien des jeunes sportifs saisirent l'opportunité
de partir faire leur carrière ailleurs. Ce fut le cas aussi en matière
de cyclisme, il suffit pour cela de regarder la composition des équipes
professionnelles actuelles pour constater que le pourcentage de coureurs
venus de l'Est ne cesse d'augmenter d'année en année, leurs résultats
aussi par la même occasion. Tous font preuve d'une envie de réussite
incroyable. Alex est de ceux là, le cocooning à l'européenne, il ne
connaît pas. Dès ses débuts dans le cyclisme ses entraîneurs lui inculquèrent
qu'un sportif doit faire table rase de ses petits bobos
quotidiens, que seul l'objectif fixé importe, l'École Russe ne permet pas
de faux pas ou de négligence, tout doit (du moins en apparence) être
parfait. Voici les bases de sa réussite. "Alex je peux lui
demander n'importe quoi en course, insiste Pierre Rivory, il m'écoute et
il attaque lorsque je lui commande. Je n'avait jamais rencontré une telle
discipline et une telle exigence jusqu'à présent chez de jeunes
coureurs, c'est à l'école Russe."
En fin de saison Alexandre Vinokourov
passera sans doute professionnel, il y travaille d'arrache-pied et pas
seulement sur le vélo. Après ses entraînements qu'il préfère
solitaires, dans la campagne stéphanoise (qu'il explore sans carte), ou
le soir à l'étape, il se plonge dans ses bouquins de français. Une ou
deux fois par semaine, suivant son emploi du temps un professeur lui
enseigne les rudiments de notre langue. Il tient à progresser rapidement,
même si ses coéquipiers font l'effort de converser avec lui en anglais. "Il
est important qu'il parle le français, confie Pierre Rivory, s'il veut
intégrer une équipe française. Mais il en veut, je ne me fais pas de
souci pour lui, c'est un battant avec un mental très fort."
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Alexandre n'a pas pour autant coupé les ponts avec
son pays. Il reçoit assez souvent des nouvelles de sa famille. "
De préférence nous nous téléphonons, ça va plus vite que le
courrier, parce que vous savez là bas c'est pas rapide."
Sélectionné pour participer au championnat du monde militaire en
Italie avec le maillot de son pays mi-juin, il s'envolera ensuite
rendre visite à sa famille. "Quelques jours seulement pour
ne pas perturber le programme établi, précise Pierre Rivory."
Cet été le jeune Kazakh devrait recevoir aussi la visite de sa
petite amie. Voilà de quoi garder le moral surtout depuis
l'arrivée d'Andrei Kivilev. |
Copain d'Alex, il avait rejoint une équipe
cycliste de Burgos en Espagne. Si Alexandre réussit parfaitement son
entrée stéphanoise, Andrei quant à lui s'aperçut vite qu'il ne
progresserait pas dans cette structure. Les deux Kazakhs qui entretenaient
des relations téléphoniques assidues mettaient constamment en parallèle
leurs deux clubs d'adoption. L'ECSEL s'avérait être beaucoup plus
professionnelle, avec un encadrement sérieux et un suivi des athlètes
plus rigoureux. C'est alors que germa dans la tête d'Alex l'idée de
faire venir son copain. Ils pourraient habiter le même appartement,
suivre le même cours de français et ... acheter ensemble une machine à
laver. Voilà ce serait génial! Il fallait à présent convaincre les
dirigeants du club qui voyant une occasion supplémentaire de renforcer
leur équipe élite, acceptèrent la venue d'Andrei qui débarqua à St
Etienne le 8 mai.
Cette nouvelle recrue est aussi une bien jolie pointure, puisqu'il se
classa 28° des Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996. "C'était
impressionnant, nous dit Andrei, de se retrouver avec des grands pros.
C'était la première fois que nous nous mesurions à eux." Quant
à Alex, bien qu'ami de l'Ouzbek Djamolidin Abdoujaparov, il côtoyait lui
aussi pour la première fois de sa carrière les meilleurs du cyclisme
mondial.
Andrei Kivilev, lui, est né dans la capitale
Alma Ata. Fils d'un policier et d'une institutrice, il suivit à peu près
le même cursus qu'Alexandre. Tous deux possèdent la même rigueur issue
d'une éducation stricte à la soviétique. C'est dans le petit
appartement qu'ils partagent rue Offenbach à Montreynaud qu'ils
préparent dans un sérieux absolu leurs courses, tout en rêvant aux
exploits de leurs aînés. Andrei confie volontiers qu'il aimerait bien
remporter ... un Championnat du Monde, quant à Alexandre s'il a l'étoffe
comme le dit son directeur sportif du moment d'un vainqueur d'étape du
Tour de France, alors pourquoi ne pas viser le classement final!
Bien dans leur peau et bien dans leur tête, ils
apprécient la gentillesse et la disponibilité des français dans leur
vie quotidienne. "Lorsque je vais faire les courses, raconte
Andrei dans un anglais très correct, je suis surpris de voir comme les
gens m'accueillent, alors je leur dis en français Merci, merci beaucoup
et ils sont contents." Les stéphanois sont très chaleureux,
leur réputation n'est plus à faire, elle ne fait que se confirmer une
nouvelle fois. Marie-Line GONON
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